Marcel Bleustein-Blanchet était l’un des nombreux enfants d’une famille de marchands de meubles (Galeries Barbès, Lévitan, etc), mais l’activité ne le séduisait guère. Il préférait trouver des slogans pour attirer les acheteurs. Cette vocation de la réclame l’incita à fonder Publicis, en 1926, ce qui lui valut – selon son propre récit dans La nostalgie du futur, en 1977 – ce trait de son père : « Tu vas vendre des courants d’air ? Va mon fils, va, je ne t’en empêcherai pas car plus tard tu pourrais me le reprocher. » Pour, à son tour, donner leur chance à des jeunes animés par une vocation, Marcel Bleustein-Blanchet lança en 1960 une Fondation qui couronne chaque année plusieurs lauréats.
Les catégories sont nombreuses (une vingtaine), de chercheur scientifique à artiste de cirque en passant par artisan, musicien, éducateur de rue, infirmier, alpiniste, marionnettiste, paléontologue, architecte, ou agriculteur ! Mais les deux plus prestigieux prix remis chaque année sont ceux du roman (ouvert aux moins de 30 ans déjà publiés), et de la poésie (sur manuscrit ou tapuscrit).
Ils ont été décernés mercredi 9 septembre, sur les terrasses de Publicis, à Paris, avec vues sur l’Arc de Triomphe et sur les Champs Élysées (photos). Les lauréats sont Miguel Bonnefoy pour Le Voyage d’Octavio (Rivages), et Martin Wable pour Géopoésie (qui sera édité chez Cheyne). Dès l’année prochaine, je rejoindrai avec bonheur le jury poésie…
